samedi 10 juillet 2010

That Girl Montana



That Girl Montana
1921
Robert Thornby
Avec : Blanche Sweet, Mahlon Hamilton, Frank Lanning, Edward Peil Sr


Ce western mélodrame est adapté d’un roman de Marah Ellis Ryan publié en 1901. Marah Ellis Ryan était un écrivain populaire en son temps, et elle avait la particularité de bien connaître et de prendre la défense des indiens, ayant même vécu parmi les indiens Hopi. Les titres de certains de ses livres, aujourd’hui oubliés, reflètent bien cet intérêt : Squaw Eloise, Indian Love letters
Imdb est assez peu disert sur ce film, mais il ne semble pas que l’auteure ait été associée à l’écriture du scénario. De même, n’ayant pas lu le livre, je ne saurais juger de la qualité du matériau originel. Néanmoins, son parcours se reflète bien dans l’intrigue du film, puisque l’héroïne, sorte de garçon manqué embarquée dans des mauvais coups par son scélérat de père, trouve un temps refuge chez les indiens, avant d’être rendue à la civilisation blanche et de mettre des robes. Ce passage indien est assez peu exploité, il ne constitue qu’une parenthèse dans la vie de la jeune fille, utile pour expliquer sa disparition du monde civilisé, mais non significatif en tant qu’étape initiatique dans son parcours. En même temps, le monde des indiens (représenté brièvement par deux ou trois tipis au bord d’une rivière) est tout de même un lieu de sécurité et de sérénité dans un monde blanc corrompu et dangereux, ce qui est déjà remarquable dans un western de cette époque (bien que, l’ayant déjà fait remarquer dans ces colonnes, entre les westerns pro-indiens et les westerns qui représentent les indiens uniquement comme une menace de cinéma, les westerns ouvertement racistes et anti-indiens sont finalement plus rares qu’on ne le croît, même avant 1950).



Le mélodrame se joue ensuite, la fille devient partiellement propriétaire d’une mine, elle tombe amoureuse d’un beau gosse lisse et plat (Malhon Hamilton) qui est malheureusement marié, le père vicieux (Edward Peil Sr.) réapparaît bien sûr et réclame sa part, tandis que la fille retrouve son vrai père (Frank Lanning) et que la femme du beau gosse se fait adéquatement descendre à travers une porte sans que l’on ne comprenne bien pourquoi. Tout est bien qui finit bien donc.
L’héroïne est jouée par Blanche Sweet, une actrice dont la popularité n’égalait pas celle de Mary Pickford mais qui eut quand même son étoile au Walk of Fame. Sa popularité fut néanmoins rapidement déclinante, bien avant la fin du muet, et il est difficile à notre époque de se passionner pour sa prestation dans That Girl Montana. A vrai dire, Claire Du Brey qui joue la femme du beau gosse lisse provoque plus d’étincelles en cinq minutes que Blanche Sweet dans tout le film, mais c’est aussi leur rôle qui veut cela. A part ça, on remarque aussi le jeu passionné de Frank Lanning, et ça s’arrête là, le film ne brille ni par son originalité, ni par sa démarche artistique. La copie de Grapevine Video est exécrable, ce qui n’arrange rien, et ils s’en excusent d’ailleurs sur leur site. Un film qui vaut donc plus par son background (on serait curieux de redécouvrir les œuvres de Marah Ellis Ryan, fussent elles mauvaises) que par sa réussite cinématographique.

Une critique par Dana Savage: http://www.things-and-other-stuff.com/movies/reviews/that-girl-montana.htm





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