dimanche 1 février 2009

Hell Fire Austin


1932
Forrest Sheldon
Avec: Ken Maynard, Nat Pendleton

Ken Maynard était yet another star du western B. Ses heures de gloire ont plutôt eu lieu au temps du muet. 1932, l’année de ce film, n’est pas encore l’année de son déclin, mais pas loin. Il faut dire qu’il a la réputation de s’engueuler avec à peu près tout le monde. Il mourra en 1973, alcoolique et oublié de tous.
1917, c’est la fin de la première guerre mondiale. Les soldats américains rêvent de retourner chez eux. Bouncer (Nat Pendleton), un bon gars du Bronx rencontre ‘Hell-Fire’ Austin (Ken Maynard), qui est un vrai as sur un cheval. Austin lui fait croire qu’il est un champion de rodéo adulé dans l’Ouest, et les voilà partis là bas, où la déconvenue va être rude. Les deux copains se retrouveront à faire des travaux forcés en plein cagnard. Survient alors un cheval, de toute beauté, resplendissant.


Jusqu’ici, ça ne faisait pas trop western de série B. On se serait même crus dans un film sur deux copains vagabonds confrontés aux aléas de la vie. La suite, est plus convenue, mais le film n’en reste pas moins remarquable sur plusieurs points. D’abord le héros qui montre de nombreuses failles : il a bon fond, mais il se vante d’être très connu auprès de Bouncer, il invente un stratagème pour sortir d’un restaurant sans payer, il n’a jamais l’air sûr de lui. En outre il est totalement gauche avec la blonde de service, et pour cause, il préfère largement les chevaux aux femmes. Il faut dire que Tarzan (le cheval en question qui appartenait à Ken Maynard) est magnifique. Ken Maynard parvient à exprimer une certaine fragilité, tout en étant imbattable sur un cheval. Le ton du film ensuite est largement comique. Le cheval est caché dans une chambre d’hôtel (!), les pugilats nombreux confinent au burlesque, il n’y a pas un seul mort au cours du film, pas un seul coup de feu. Puis soudain Bouncer se fait rosser par les méchants, la scène se passe derrière un buisson, et on a limite l’impression d’assister à une scène de torture qui dérange dans le cadre formaté de la série B.
Nat Pendleton contraste du coup avec Ken Maynard, il souffre et ne se contente pas du rôle de faire-valoir. Son accoutrement est hors norme. Contrairement aux comparses habituels, Bouncer est celui qui a du recul par rapport aux agissements du héros. Il se permet des blagues et des réparties cinglantes envers Austin, tout en l’admirant beaucoup, bref, il est un peu le regard du spectateur blasé sur le spectacle qu’il est en train de suivre.
En même temps le film n’oublie pas son public : la course de chevaux est parfaitement réalisée et tient suffisamment en haleine, bien que l’issue ne fasse aucun doute.
Vu sur http://www.publicdomainflicks.com, le film dure 54 minutes, alors qu’imdb en annonce 65, et de fait, de nombreuses coupes sont visibles, en particulier au moment ou les deux copains arrivent au ranch de la blonde. Cela nuit à la compréhension de l’ensemble, et c’est bien dommage.

Nat Pendleton

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