lundi 9 juillet 2007

La rivière d'argent


Silver River
Raoul Walsh
1948

Avec: Errol Flynn, Ann Sheridan


Mike McComb est injustement chassé de l’armée. Il va se venger de la vie en partant de rien, en construisant petit à petit une fortune, puis un empire, grâce à son huile de coude, à sa clairvoyance, et surtout à son manque total de scrupules.

L’american way of life en prend un coup dans ce Silver River. Comme le veut la légende, on peut arriver très haut en partant de rien, mais à quel prix! Et bien sûr, plus dure sera la chute ! Errol Flynn, l’immense, le beau joue ici un type antipathique quoique irrésistible, son ambition n’a pas de limite et son audace non plus. Maison de jeu, argent, banque, recyclage de l’argent, actions dans les mines d’argent, visite du président Grant, augmentation des rendements, folie des grandeurs, marbre importé d’Europe, magouilles, contre-attaques financières, ventes rapides, hypothèques, déchéance …, la courbe en cloche est lisse et fluide. Voici le seul étalon peut-être de ce qu’on pourrait appeler un « western financier », où le héros se promène plus volontiers en attelage queue de pie qu’à cheval vêtu d’une chemise sale ! La politique aussi s’en mêle, ceux qui ont à cœur la défense du citoyen et veulent se faire élire sénateur prennent du plomb dans le buffet, car dans « western financier » il y a le mot « western » quand même. Errol Flynn étant Errol Flynn, un ultime revirement de conscience le fera défendre une cause plus juste : la prospérité du pays, oui, mais pas pour son seul enrichissement personnel, la prospérité du pays pour le bien de tous ! Une sorte d’appel à l’entreprise citoyenne en somme :-)
Et puis, outre la tragédie financière, la tragédie humaine s’en mêle, avec cette parabole du Roi David qui fait peser un lourd secret dans le couple que forment Errol Flynn et Ann Sheridan. Le salaud a en effet envoyé le mari de celle-ci à la mort pour mieux la séduire ensuite. Cet acte immoral va troubler la conscience de McComb, aiguillonné par son avocat alcoolique (Thomas Mitchell) qui connaît le pot aux roses. La rivière d’argent narre donc de façon exemplaire les effets néfastes d’une trop grande volonté de réussite, d’une ambition qui ignore l’amitié et se moque des conséquences des moyens utilisés pour justifier la fin. Servi par un Errol Flynn éclatant, rythmé par une excellente musique de Max Steiner, La rivière d’argent va bien au-delà des thèmes habituels du western, et pour cela, il devrait plaire au plus grand nombre. La fin avec ses mouvements de foule époustouflants ferait presque passer ça pour du cinéma révolutionnaire !

Où le voir ? Mein gott, il est passé tard sur France 3 il y a quelques temps ! Merci France 3 mignonne !

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