dimanche 3 juin 2007

Une balle signée X (vs Requiem for a dream)




France 3 mon amour a diffusé ce western récemment sur ses ondes. Un « grand » petit western qui ne peut faire de mal à personne.


No name on the bullet
1959
De Jack Arnold
Avec Audie Murphy, Charles Drake


Un tueur à gages renommé arrive en ville, mystérieux, énigmatique, froid et petit. Un vent de panique souffle sur le patelin, car tout le monde se demande qui l’assassin vient tuer. Tout le monde se soupçonne d’avoir commandité le meurtre de l’autre et certains commencent même à s’entretuer alors que ledit tueur n’a même pas levé son cul de sa chaise…
Je glosais dans mon bla-bla sur Aujourd’hui ma peau, demain la tienne !... sur la capacité de Castellari à faire aussi bien du western que du film de requins. Cette versatilité n’est pas une caractéristique italienne. Jack Arnold est celui qui nous a commis ce joli film de tarentule géante (Tarantula) où l’on voyait d’ailleurs un pilote de chasse du nom de Clint Eastwood faire ses débuts. Tarantula est bien foutu, Une balle signé X aussi. Scénario intelligent, action bien menée, dialogues incisifs et savoureux et réflexion sur l’auto-défense, le film d’Arnold n’est pas un chef d’œuvre du western, mais il fait tout de même partie de ceux qui prouvent que le genre ne se résume pas à des chevaux et des indiens. Evidemment ça reste du cinéma de papa, qui sait prendre son temps sans prendre tout votre temps (le film dure 77 mn). D’ailleurs, j’ai renouvelé mon expérience de l’autre jour sur Old Boy. J’ai regardé Une balle signée X juste après Requiem for a dream un autre film « coup de poing » qui fait triper la jeunesse. Et bien même si je pense que Requiem for a dream restera plus longtemps dans ma mémoire que Une balle signée X (mais c’est surtout à cause d’une scène « ass to ass » qui fait cruellement défaut dans Une balle signée X c’est évident que ce pauvre petit western a un léger désavantage en terme de scènes de cul glauques) et je crois qu’à nouveau je préfère le cinéma pépère qui raconte une histoire plutôt qu’un cinéma purement sensoriel, bien que brillant. Donc ça se confirme, je suis devenu un vieux con !
Bref, Une balle signée X est intéressant par le mode opératoire du tueur : il énerve et provoque sa cible, afin de la tuer en légitime défense. On voit ici la limite de ce système de légitime défense, qui permet de tuer à peu près n’importe qui sans problème, surtout que les gars de l’Ouest n’étaient pas spécialement réputés pour leur calme et leur sang-froid. On notera au passage que l’idée est reprise dans Le Grand Silence de Corbucci. Seul le personnage du docteur représente le progrès et la marche de la civilisation, il est le seul à réaliser ce qui se passe dans sa petite bourgade tranquille, il est le seul à chercher une solution mesurée au problème. Bon au final, ça se résoudra au marteau, ça n’est donc pas extrêmement civilisé comme réponse, mais au moins il aura essayé. L’installation de la vie en société et de la loi, le combat contre la sauvagerie, la construction d’une nation sur la violence, voilà des thèmes propres au western qui trouvent avec Une balle signée X leur plus parfaite expression, classique et brillante. Un petit film bien ciselé, une sorte de chaînon manquant entre L’homme qui tua Liberty Valance et La Kermesse de l’ouest (n'importe quoi ce blog...). Si vous l’avez enregistré l’autre jour, ben regardez le quoi, faites un effort, après vous pourrez revenir à un cinéma qui bouge tout le temps avec des effets sonores de ouf et un montage sous amphèt…

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