mercredi 21 mars 2007

Conversations avec Sergio Leone



Le passionnant recueil d’entretiens avec le chef de file du western italien.
Par Noël Simsolo
Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma

Disparu beaucoup trop tôt en 1989, Sergio Leone a répondu pendant 15 ans aux questions de Noël Simsolo. Ce petit bouquin est l’occasion de se faire une première idée de la personnalité et de la carrière du maestro, carrière qui ne se limite pas à ses sept films les plus connus. Outre l’évocation de l’enfance où l’on apprend que le père de Sergio Leone a réalisé le tout premier western italien en 1913, la carrière d’assistant du jeune homme est longuement détaillée, de Mario Bonnard à Robert Wise sur Hélène de Troie, ainsi que ses rencontres avec Raoul Walsh, Orson Welles, le tournage de la course de char de Ben Hur et ses premiers pas de réalisateur dans Les Derniers Jours de Pompéi. On découvre également la mentalité « latine » de Leone qui n’hésite pas à tirer la couverture à lui, et dont le manque de modestie tranche avec la franchise avec laquelle il parle des plus grands.
Bien sûr, tous ses westerns sont abordés de façon détaillée, à commencer par Pour Une Poignée de Dollars: la rencontre avec Ennio Morricone, le conflit avec Kurosawa sur les droits d’auteurs de Yojimbo, quelques anecdotes sur Clint Eastwood qui contredisent ce qu’Eastwood raconte lui-même, bref du bonheur de lecture, d’autant que l’on se rend compte de l’immense culture cinématographique et culturelle du réalisateur, qui ne se contente pas de copier les films qu’il admire, mais qui puise également son inspiration dans la peinture, l’architecture et la littérature. Leone explique pourquoi il a tourné …Et Pour Quelques Dollars de Plus alors qu’il aurait pu partir tourner aux Etats-Unis, il décortique sa relation avec Eastwood sur Le Bon La Brute et le Truand qui devait être son dernier western, il précise pourquoi il a du faire Il était une fois dans l’Ouest afin de pouvoir tourner Il était une fois en Amérique et il nous apprend comment entre les deux il s’est finalement retrouvé aux commandes de Il était une fois la Révolution qui a failli être réalisé par Peckinpah. Tous ses films sont racontés avec amour par Leone, qui démontre par le choix des mots et de ses références qu’il était bel et bien plus qu’un simple faiseur de westerns.
Enfin, l’œuvre de sa vie Il était une fois en Amérique est abordée en détail, ainsi que son travail de producteur sur Mon nom est Personne qu’il ne trouve pas assez poétique et Un Génie Deux Associés, une Cloche qu’il déteste, et ses tournages de publicités.
Son film fleuve inachevé Les Neuf Cents Journées de Lenningrad est tout juste abordé, comme un petit rappel, un léger pincement au cœur, la déception de savoir qu’on ne verra jamais ce film. Conversations avec Sergio Leone, un passionnant moment de lecture pour les amateurs du bonhomme. L’iconographie est totalement absente, mais a l’heure des DVD collectors bourrés d’images et de documents, ce défaut n’en n’est plus un.

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