lundi 19 mars 2007

4 dollars de Vengeance


Un petit western espagnol au charme de série B suranné.
4 Dolares de Venganza
1966
Jaime Jesus Balcazar
Avec:
Robert Woods, Dana Ghia, Angelo Infanti
Un capitaine de cavalerie fringuant comme un poulet élevé à West Point et vertueux comme une vache anglaise se fait salement avoir. On l’envoie au bagne alors que c’est pas lui qu’a volé l’orange! Heureusement, ses geôliers n’ont pas lu Alexandre Dumas car ils le laissent s’échapper bêtement. Devenu taciturne et un poil revanchard, notre homme va n’en faire qu’à sa tête.

Robert Woods n’y peut rien, son visage n’exprime rien d’autre que le vide immense et désertique de l’Andalousie, et encore sa barbe de dix-sept jours couvre presque complètement un visage qui rappelle par moments celui de Guiliano Gemma. Et ceci est sans doute loin d’être fortuit, car on a parfois l’impression de voir un remake du Retour de Ringo, avec la touche mélancolique et la musique de Morricone en moins. Notre héros se ballade incognito déguisé en peon mexicain, et vas y que je tue d’emblée le premier des méchants, et vas y que je passe par les toits alors que la porte est ouverte, la route est balisée et sans embûches.



Alors, il est où ton rasoir, gringo?

A part ça 4 dollars de vengeance possède le petit charme nostalgique des petits films d’antan. Vous ne serez pas surpris par les extravagances morbides et malsaines, vous ne serez pas émus par des crescendos musicaux envoûtants, vous ne serez pas époustouflés par la démesure opératique du va et vient lancinant des protagonistes, mais vous apprécierez le petit coté bien ficelé de l’intrigue, le caractère sans surprise des personnages et l’absence totale de prétention autre que de vous servir une bonne dose d’action, aujourd’hui bien dépassée, des retournements de situations prévisibles, et un petit duel final…au sabre. Il y a bien le passage au bagne qui tente d’être poignant grâce à quelques accords de trompette bien placés, mais on dirait une ébauche, une tentative, genre allez on se lâche? On verse dans le flamboyant ? Non finalement pas trop quand même, mieux vaut pondre un truc classique sans saveur qu’un film audacieux mais raté. On dirait que le réalisateur se cherche et qu’il ne sait pas trop comment orienter son film. Mais le résultat n’est pas vraiment mauvais en soi. Oubliez un instant les passions exacerbées et le nihilisme noir du western al’ italiana et plongez vous avec délice dans l’ambiance militaire proprette, l’amitié virile trahie (oups le spoiler...), la vengeance sans crispation. Un doigt de série B à l’américaine, une once de spaghetti (le taux de mortalité est quand même assez élevé), c’est le moment de redevenir naïf et de se contenter de peu.
Si vous pouvez (et si vous voulez surtout, parce qu’il faut quand même le vouloir), essayez de récupérer le double DVD couplé avec Pistolets pour un massacre. Deux westerns vite oubliés pour le prix d’un, c’est mieux !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire