samedi 10 février 2007

Black Killer



Deuxième DVD « collection italian western » techniquement impeccable de Neo Publishing, pour un film assez inégal.
Carlo Croccolo
1973
Avec : Klaus Kinski, Fred Robsham

A Tombstone, les shérifs tombent comme des mouches à cause des cinq frères O’Hara qui font la loi dans toute la région. Un avocat (Klaus Kinski) et un pistolero arrivent en ville. Le pistolero accepte le poste de shérif, l’avocat manigance des trucs pas très nets !

Cette fois, je ne vais pas tourner autour du pot. Black Killer est un film ni bon, ni vraiment mauvais, voici donc ce qui m’a parut réussi et de ce qui est franchement nul ou involontairement comique.
Ce qui est plutôt pas mal :
-La petite musique qui rappelle le thème de Cheyenne dans Il était une fois dans l’Ouest.
-Les dialogues à coup de « article 47.9 du code pénal » entre l’avocat Klaus Kinski et le juge corrompu.
-L’interprétation de Klaus Kinski et ses sourires en coin
-La scène « hippie » et « bucolique » de bonheur entre l’indienne et le frère du nouveau shérif. Cela détonne un peu dans un western italien.
-La réussite formelle du passage à tabac + viol + meurtre + incendie qui suit. Le passage à tabac est assez percutant, le viol n’est pas traité de façon divertissante et l’ensemble est presque perturbant. Dommage que l’incendie manque un peu de flammes. (Au passage, la ferme en question apparaît dans pas mal de westerns, on a l’habitude de reconnaître les décors d’un western spaghetti à l’autre, mais de là à étendre exactement la même paille par terre que dans Django et Sartana…
-La dénonciation du racisme anti-indien, naïve et légère, mais toujours bienvenue.
-Les variations autour des rideaux derrière lesquels Kinski se cache, et ses regards manipulateurs du haut des fenêtres et ses oreilles qui traînent un peu partout.(pour les fans de films d’horreur, ceci est une image, Klaus Kinski n’a pas les oreilles coupées…)
Ce qui est plutôt risible :- Klaus Kinski qui cache des révolvers dans ses livres et qui a prévu un trou pour laisser passer les balles. Ce genre de délire n’est pas totalement une surprise dans le western italien, mais ça reste limite ridicule, bien qu’un long plan montre la faisabilité technique de l’astuce.
- La nudité féminine totalement gratuite. Notez que ça ne me gêne pas vraiment, mais c’est risible néanmoins. L’indienne est blessée par balle, le héros doit donc la lui extraire à l’aide d’un couteau. Pour l’aider à se concentrer, l’indienne se met carrément à poil, alors que bizarrement dans tous les westerns que j’ai vu contenant cette scène ultra classique, le blessé garde toujours ses vêtements. Je suis loin d’avoir vu la majorité des westerns spaghetti, mais il me semble que c’est un genre où la nudité est assez rare.
- Le coup de théâtre final, complètement sans intérêt et bancal.
- Le look « fête foraine » des méchants avec leur bandeau autour de la tête de mexicain de pacotille, sans compter qu’ils s’appellent O’Hara qui est un nom plutôt Irlandais. De même l’idée d’appeler la ville Tombstone alors que (presque) rien ne rattache le scénario au célèbre règlement de compte à OK Corral, est un peu dommage. Sergio Leone inscrivait toujours ses films dans un univers le plus réaliste possible (à part l’habileté aux armes extraordinaire des personnages), malheureusement la plupart de ses imitateurs n’avaient pas compris cet aspect là de la réussite de ses films.
- Quelques scènes d’action paresseuses, l’indienne qui ressemble à une indienne comme moi à Jackie Chan, le manque de moyen, les ellipses toujours un peu speed, la routine quoi...
Malgré tout les amis, il vaut parfois mieux regarder un film bancal comme Black Killer sur un support qui respecte un minimum l’œuvre d’origine, que regarder un film nettement plus réussi comme Adios California, mais édité par Evidis. Black Killer est donc un film inégal, comme je l’ai déjà dit en intro, mais un film auquel on a laissé toutes ses chances !

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